Les mousses : de la botanique miniature
La bryologie (du grec bruon, mousse) étudie trois embranchements de plantes terrestres qui ne possèdent pas de vrai système vasculaire : les mousses, les hépatiques et les anthocérotes.
Des plantes peu connues aux noms barbares mais dont le rôle sur les écosystèmes est fondamental.
On distingue la bryologie génétique qui se pratique exclusivement en laboratoire, de la bryologie de terrain.
Du haut de sa dizaine de centimètres au maximum, la mousse fait figure de naine du monde végétal.
Incapable de fabriquer la lignine, elle est condamnée à rester molle, impossible donc de s’élever. Autre particularité et handicap, ses cellules restent toutes bien cloisonnées sans former aucun tube, aucun vaisseau et donc des « racines » sans canalisation appelées rhizoïdes, des tiges qui n’en sont pas et des pseudofeuilles sans aucune nervure. La mousse fonctionne donc comme une éponge incapable de s’éloigner du sol où elle puise son eau.
On dénombre environ 13 000 espèces de vraies mousses, 5 000 espèces d’hépatiques et à peine 150 espèces d’anthocérotes. Il y a 800 espèces de mousses, 300 espèces d’hépatiques et seulement 4 espèces d’anthocérotes en France métropolitaine. Ces trois lignées partagent des ressemblances qui ont justifié par le passé leur rapprochement en un seul groupe (taxon) de mousses, appelé bryophytes au sens large. Cependant, la phylogénie actuelle fait de ce taxon un groupe paraphylétique car, si ces trois lignées partagent bien un ancêtre commun, ce dernier est aussi celui de tous les autres groupes d’Embryophytes. Les bryophytes au sens large, excluant ainsi une grande partie des descendants de l’ancêtre commun des Embryophytes, est devenu un groupe ne pouvant être utilisé dans la classification phylogénétique. Par ailleurs, dans l’état actuel des connaissances, les relations de parenté entre les trois taxons monophylétiques ne sont pas clairement hiérarchisées, ce qui se traduit par un assemblage « en râteau » à la base de l’arbre phylogénétique des Embryophytes.